vendredi 13 janvier 2012

d'après un poème Louis Amade, La fleur qui parle.




j'ai découvert la fleur qui parle
dans un grand champ de romarin
pas très loin de la route d'Arles.
Il était très tôt le matin.

Une pierre preque violette
la soutenait comme un écrin,
elle perdait un peu la tête
et moi aussi, je le crois bien.

Elle m'a dit de jolies choses
et des mots tellement petits
que passereaux et passe-roses
étaient comme des ombellies.

Elle m'a dit l'une après l'une
les paroles d'Evangélie
et les serments de Pierrelune
aux blancs rendez-vous d'Arcadie.

Les arcs-en-ciel d'offrefontaine,
les misériers engoulevents
les martins-pêcheurs des fontaines
faisaient partie de son plain-chant.

Elle m'a dit battre frontière,
l'opale pâle d'Amélie,
les épineuses ombrières,
les grenats grenats d'Alvoisie.


Alors j'avais tant de vacances
à écouter parler ma fleur
que mon silence de silence
peut-être un instant lui fit peur.

Et j'ai perdu la fleur qui parle
dans le grand champ de romarin
pas très loin de la route d'Arles
un peu de terre dans mes mains.
 








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