j'ai découvert la fleur qui parle dans un grand champ de romarin pas très loin de la route d'Arles. Il était très tôt le matin.
Une pierre preque violette la soutenait comme un écrin, elle perdait un peu la tête et moi aussi, je le crois bien. Elle m'a dit de jolies choses et des mots tellement petits que passereaux et passe-roses étaient comme des ombellies. Elle m'a dit l'une après l'une les paroles d'Evangélie et les serments de Pierrelune aux blancs rendez-vous d'Arcadie. Les arcs-en-ciel d'offrefontaine, les misériers engoulevents les martins-pêcheurs des fontaines faisaient partie de son plain-chant.
Elle m'a dit battre frontière, l'opale pâle d'Amélie, les épineuses ombrières,
les grenats grenats d'Alvoisie. Alors j'avais tant de vacances à écouter parler ma fleur que mon silence de silence peut-être un instant lui fit peur.
Et j'ai perdu la fleur qui parle dans le grand champ de romarin pas très loin de la route d'Arles un peu de terre dans mes mains.
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